En attendant l'atelier ...

En attendant l'atelier ...

L’aboutissement du projet VITIREPERE-PNPP réside dans la tenue de l’atelier national qui aura lieu les 23 et 24 janvier 2025. Nous réunirons à ce moment-là, l’ensemble des viticulteurs et acteurs ayant participé au projet, des viticulteurs n’ayant pas participé à la première phase du projet, pour avoir un regard extérieur critique, et des acteurs du monde viticole, du monde institutionnel, du monde politique pour avoir une représentation des parties prenantes des enjeux autour des PNPP.

Cet atelier permettra d’établir des fiches agro-techniques issues de consensus entre les participants. Elles auront pour contenu l’ensemble de données recueillies par l’équipe sur le terrain, l’état des connaissances scientifiques sur les PNPP. Mais la sélection de ces informations sera faite par les acteurs du terrain, pour construire des fiches, à leurs yeux, pertinentes. Pertinentes parce qu’elles reflèteront des règles consensuelles sur l’utilisation des PNPP à l’échelle nationale, grâce à la représentativité de 10 régions viticoles. Pertinentes aussi parce qu’elles seront à l’image de ce qui se passe sur le terrain et pourront donc illustrer une pratique réaliste et ainsi donner envie à d’autres de se lancer.

D’ici là, et pour continuer à maintenir le lien avec vous tous, nous avons décidé de préparer cet atelier par des épisodes de médiation scientifique. Cette idée est née de la réflexion autour des enjeux éthiques du projet. La philosophie étant une discipline fortement représentée au sein de l’équipe de chercheurs, nous sommes particulièrement attentifs au caractère participatif du projet. La participation passe aussi par le fait de donner des connaissances suffisantes aux participants pour qu’ils puissent s’impliquer dans des débats constructifs. Huit articles scientifiques sur des mécanismes ou des problématiques qui sous-tendent le sujet des PNPP, choisis parmi parfois une abondante littérature, parfois quasiment rien, seront présentés sous un format figure, avec quelques lignes d’explication.

Au programme :

  1. Jeudi 6 juin 2024 : "Mais que fait la silice ?"
  2. Jeudi 4 juillet 2024 : "Est-ce que les plantes peuvent apprendre ?"
  3. Jeudi 1 août 2024 : "Comment produisons-nous des connaissances ?"
  4. Jeudi 5 septembre 2024 : "Quelle est la meilleure recette de prêle ?"
  5. Jeudi 3 octobre 2024 : "Quand les PNPP combattent-elles le mildiou ?"
  6. Jeudi 7 novembre 2024 : "Que font le cuivre et le soufre à vos feuilles ?"
  7. Jeudi 5 décembre 2024 : "Quand agissent les PNPP sur la plante ?"
  8. Jeudi 2 janvier 2025 :

Tous les articles seront ainsi mis en ligne pour ceux qui souhaitent approfondir par eux-mêmes, ou, bien entendu, prêter à des discussions entre vous ou/et avec nous.

Bonne lecture !

Contact

Mail : vitirepere-pnpp@inrae.fr

Dans cette rubrique

Les connaissances présentées ici et dans les fiches sur la silice, comme sur la prêle suggèrent que le moment d’application d’une PNPP a une incidence majeure sur ses effets potentiels.

Cette étude montre que les traitements des feuilles avec du cuivre et du soufre ont un effet négatif sur la microflore naturelle des feuilles de haricot. L’emploi d’un fongicide systémique est particulièrement négatif jusque dans les tissus profonds de la feuille et au-delà de 5 semaines après le traitement.

Cette étude montre que des extraits alcooliques d’absinthe, d’armoise, d’écorce de saule et de prêle réduisent significativement le développement du mildiou sur des disques de feuilles de vigne lorsque les PNPP sont ajoutées en même temps que les spores du mildiou. Ces mêmes PNPP n’ont qu’un effet limité ou nul sur le mildiou si elles sont pulvérisées avant l’inoculation ou après si celui-ci a déjà sporulé. L’action de ces PNPP n’est vraisemblablement que sur la germination des spores du mildiou.

Suivant la méthode de préparation de la prêle, les natures et teneurs en composés peuvent beaucoup varier. Les extraits alcooliques ou eau-alcool donnent les plus riches teneurs en antioxydants et phénols biologiquement actifs ainsi que des teneurs en minéraux plus élevées.

La méthode REPERE que nous utilisons repose sur la coproduction de connaissances avec des viticulteurs (Moneyron et al., 2017 ; Masson et al., 2021). Cet article de Caniglia et alii, paru en 2022, dans Nature Sustainability, liste les difficultés auxquelles les chercheurs font face lors de la mise en place d’une coproduction. En collaborant avec divers acteurs de la société, des communautés locales aux décideurs politiques, les chercheurs travaillent dans des situations complexes où les valeurs et les visions du monde sont souvent contradictoires. Pour cela, ils doivent apprendre à changer leur façon de penser et donc de travailler. Ces qualités doivent cependant être partagées par l’ensemble des acteurs qui participent à la production de connaissances.

Avec le dérèglement climatique, la température moyenne augmente. Mais, surtout, on observe des chocs extrêmes sur des temps courts comme des gelées en juin ou des printemps à 40°C. L’étude présentée montre que les plantes enregistrent le signal de stress de température, s’il est progressif. Cette mémorisation leur permet d’activer leurs défenses plus vite et plus fort lorsque le même stress se répète, même s’il est beaucoup plus intense, et ainsi les plantes peuvent survivre.

La silice est utilisée comme PNPP chez la majorité des vignerons rencontrés. Dans cette fiche nous montrons que son action sur la régulation des gènes de l’Arabette des dames n’a lieu que si le mildiou est présent. Dans cette situation, la silice restaure un fonctionnement biologique normal de la plante et active des gènes de défense.