Publications scientifiques

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Articles publiés dans des revues scientifiques

Découvrez les publications concernant les travaux et réalisations à l'origine de l'élaboration du projet VITIREPERE-PNPP.

Mai 2023 | Learning, reflexivity, decision-making, and behavioral change for sustainable viticulture associated with participatory action research

  • Auteur.e.s : Maxime Madouas, Mélanie Henaux, Valentine Delrieu, Caroline Jaugey, Emma Teillet, Mireille Perrin, Carine Schmitt, Marc Oberheiden, Frederic Schermesser, Isabelle Souste-Gacougnolle, Jean E. Masson
MM Figure 2023

FR Malgré l'abondance de connaissances scientifiques convaincantes sur les changements dramatiques du climat, de la biodiversité et de l'environnement, il y a peu de changement dans le comportement humain. Les humains perçoivent-ils et comprennent-ils la gravité des défis en jeu, ou sont-ils submergés par l'adversité ? Le défi réside peut-être dans la recherche de leviers appropriés pour impliquer les parties prenantes dans un processus élargi d'apprentissage partagé, tout en produisant des connaissances scientifiques, afin de surmonter l'incertitude et d'atteindre l'action collective attendue. Dans le domaine de la viticulture, des chercheurs, des vignerons, des citoyens et des associations environnementales ont participé à des projets de recherche-action participative, un en Suisse, un en Allemagne, et deux en France. Tous les acteurs ont été impliqués, de la formulation des questions à la production de connaissances, afin de traiter le problème des impacts négatifs de la viticulture sur l'environnement et la santé humaine. Des ateliers de groupe et des entretiens individuels ont été menés sur chacun des quatre sites, pendant une période de neuf ans. Un atelier collectif impliquant également des acteurs extérieurs au projet a été réalisé, suivi d'un atelier tri-national réunissant des acteurs des projets suisses, allemands et français. Les enregistrements audios et les écrits produits ont été transcrits. Tous les textes ont été analysés au niveau linguistique, à l'aide d'outils de textométrie, et en revenant aux citations initiales des acteurs. Nos résultats suggèrent qu'au cours des projets, des pratiques viticoles plus durables ont été conçues et mises en œuvre dans les vignobles, à grande échelle. De plus, notre analyse suggère que, parallèlement aux changements dans les pratiques viticoles, un nouveau vocabulaire, associé à des raisonnements individuels et collectifs différents, a émergé dans le discours des acteurs impliqués dans les projets. Ces changements majeurs sont associés à une inventivité qui s'est développée au sein des groupes et au-delà. Étant donné que le raisonnement humain a changé dans le contexte de la recherche-action participative, nous suggérons qu'un tel format de recherche pourrait aborder des problèmes mondiaux et finalement aboutir aux changements attendus.

 

Mars 2021 | Imaginer et réaliser des projets sociotechniques en recherche-action participative : un exemple en viticulture

  • Auteur.e.s :  Jean E. Masson 

FR Malgré les impacts sur l'environnement, la biodiversité et la santé, les pratiques viticoles changent peu. La vigne, son image, les acteurs, les normes, le public sont des obstacles au changement. Les disciplines scientifiques, quant à elles, isolées les unes des autres comme de la société, ne savent pas aborder la complexité en jeu. L’article décrit une recherche-action participative mobilisant viticulteurs, ONG, conseillers, élus, citoyens et chercheurs. Son cadre épistémologique valorise les désaccords et des raisonnements différents. Un consensus est élaboré. Connaissances scientifiques et mobilisation pour l’action dans les vignes sont produites en même temps. Une réflexion est proposée sur les relations des ingénieurs avec les acteurs, pour une co-conception de projets.

Janvier 2021 Transdisciplinary participatory-action-research from questions to actionable knowledge for sustainable viticulture development

Fig-Masson et al
  • Auteur.e.s : Jean E. Masson, Isabelle Souste-Gacougnolle, Mireille Perrin, Carine Schmitt, Mélanie Henaux, Caroline Jaugey, Emma Teillet, Marc Lollier, Jean-François Lallemand, Frederic Schermesser & GIEE Westhalten 

FR La viticulture a un impact négatif sur l'environnement, la biodiversité et la santé humaine. Cependant, malgré les défis largement reconnus que cette activité agricole intensive pose au développement durable, les mesures visant à réduire son caractère invasif sont constamment reportées ou rejetées. Les contraintes au changement sont liées aux méthodes de culture de la vigne, aux effets du changement climatique sur la résilience de la vigne, à sa sensibilité aux maladies, aux modèles socio-économiques, ainsi qu'aux critiques croissantes de la société. Jusqu'à présent, la recherche et la formation n'ont pas réussi à apporter des solutions ou à mobiliser les parties prenantes à grande échelle. Une telle résistance au développement de pratiques durables remet en question l'efficacité des systèmes de production de connaissances et des relations entre les scientifiques, les viticulteurs et la société : les disciplines scientifiques se sont-elles trop isolées les unes des autres et de la société au point de perdre la capacité de prendre en compte des formes alternatives de connaissances et de raisonnement et de parvenir à une action collaborative ? Dans cet article, nous décrivons les résultats d'un projet de recherche-action participative qui a commencé à Westhalten, en France, en 2013 et s'est étendu à la Suisse et à l'Allemagne au cours des 6 années suivantes. Nous montrons que la recherche-action participative peut mobiliser des collaborations sur le long terme entre les viticulteurs, les ONG, les conseillers, les élus, les membres de la société civile et les chercheurs, malgré des visions divergentes de la viticulture et de l'environnement. Le cadre épistémologique de cette recherche favorise la construction d'un consensus en valorisant la complexité et les divergences de connaissances et de raisonnements, de sorte que tous les acteurs soient impliqués dans l'expérimentation et la production de résultats. À partir de ces résultats, des énoncés de consensus ont été élaborés collectivement selon des approches qualitatives et quantitatives. Une fois reconnus par la communauté scientifique, ces énoncés consensus sont devenus des connaissances partageables. Nous proposons que cette interdisciplinarité, renouvelée, associant les sciences humaines et sociales aux sciences agronomiques et biologiques, et en collaboration avec les parties prenantes, produit des connaissances actionnables qui mobilisent et engagent les viticulteurs à concevoir et mettre en œuvre une viticulture durable à l'échelle transnationale.

 

Novembre 2018 | Responses to climatic and pathogen threats differ in biodynamic and conventional vines

Fig-Soustre Gacougnolle
  • Auteur.e.s : Isabelle Soustre-Gacougnolle, Marc Lollier, Carine Schmitt, Mireille Perrin, Estelle Buvens, Jean-François Lallemand, Mélanie Mermet, Mélanie Henaux, Christelle Thibault-Carpentier, Doulayé Dembelé, Damien Steyer, Céline Clayeux, Anne Moneyron & Jean E. Masson 

FR La viticulture revêt une grande importance socio-économique, mais ses pratiques prédominantes ont un impact très important sur l'environnement et la santé humaine, ce qui suscite des critiques de la part de la société. Les systèmes de gestion des vignes sont également confrontés aux changements climatiques. Sur les 8 millions d'hectares cultivés dans le monde, les pratiques conventionnelles et biologiques couvrent respectivement 90 % et 9 % des surfaces. La culture biodynamique représente 1 %. Bien que les viticulteurs en biodynamie revendiquent largement un succès économique combiné à un faible impact environnemental, de la Californie à l'Afrique du Sud, et à la France, cette pratique reste controversée au sein des communautés viticoles et scientifiques. Pour repenser la situation, nous avons encouragé les parties prenantes à confronter les paradigmes conventionnels et biodynamiques, dans le cadre d'une recherche-action participative. Les questions co-conçues ont été suivies d'une comparaison holistique des modes de gestion des vignobles conventionnels et biodynamiques. Nous montrons ici que l'amplitude des réponses des plantes aux menaces climatiques était plus élevée dans les vignes cultivées en conduite biodynamique que conventionnelle. Il en était de même pour les réponses aux changements de saison et les attaques pathogènes. Cela était associé à une plus grande expression de gènes de silencing et d'immunité, ainsi qu'à des niveaux plus élevés de métabolites secondaires antioxydants et antifongiques. Ces résultats suggèrent que la durabilité des pratiques biodynamiques repose probablement sur de fines régulations moléculaires. Une telle connaissance devrait contribuer à résoudre les désaccords entre les parties prenantes, et aider à concevoir une viticulture durable tant attendue à grande échelle.

 

Septembre 2017 Linking the knowledge and reasoning of dissenting actors fosters a bottom-up design of agroecological viticulture

Fig-Monyeorn et al
  • Auteur.e.s : Anne Moneyron, LMC, Westhalten group, Jean-François Lallemand, Carine Schmitt, Mireille Perrin, Isabelle Soustre-Gacougnolle & Jean E. Masson

FR La viticulture a une grande valeur économique à l'échelle mondiale, et les vignobles, avec leurs variétés de raisins centenaires, font partie intégrante de nos sociétés. Cependant, avec l'utilisation de traitements phytosanitaires pour contrôler les pathogènes et les mauvaises herbes, la viticulture conventionnelle est devenue une grande consommatrice de pesticides. Les critiques de ce type de viticulture conventionnelle et de ses impacts environnementaux et sanitaires augmentent fortement dans la société. Jusqu'à présent, les développements scientifiques-techniques en régime standard descendant se sont concentrés sur la conception de nouvelles variétés résistantes aux maladies, et sur la conception de nouveaux modèles agronomiques. Pourtant, en parallèle, les pratiques biologiques et biodynamiques ont développé des alternatives. Quoi qu'il en soit, les changements ne se produisent pas dans les délais prévus. Nous postulons que la diversité des acteurs concernés, des vignerons aux conseillers techniques, en passant par les associations de consommateurs, de défense de la nature, les élus, les citoyens et les scientifiques, contribuent tous à la perpétuation d'une situation contrainte, en raison de leurs différences de perspectives et de pratiques, de vision du monde, de connaissances et de raisonnements. Pour démêler cette situation, nous avons réuni ces acteurs dissidents. Dans le but de résoudre les défis épistémologiques, nous avons ensuite caractérisé quatre types de connaissances, ainsi que les raisonnements en jeu, et conçu un modèle tétraédrique pour les légitimer et les interconnecter. Ce tétraèdre a permis la co-construction d'une épistémologie collective, après un changement de paradigme, dans lequel le désaccord est devenu, maintes fois, non plus un obstacle mais une ressource. Nous avons ensuite mis en évidence des situations de double contrainte, souvent masquées, et sommes allés plus loin, en développant une démarche en sept étapes pour mener à bien un projet. De nouvelles pratiques ont été conçues pour éliminer les herbicides et développer une couverture végétale écologique. Elles ont été mises en œuvre à grande échelle dans les vignobles, dans un laps de temps court, tout en valorisant une réserve naturelle voisine. Des projets actuellement en cours en Suisse, en Allemagne et en France suggèrent que les différences de connaissances sont enrichissantes, et que les raisonnements en jeu se retrouvent dans notre modèle tétraédrique. Nous démontrons ainsi que les acteurs dissidents peuvent résoudre les dilemmes agronomiques/économiques/écologiques, tout en agissant dans l'incertitude, et favoriser le développement de l'agroécologie.

Date de modification : 09 février 2024 | Date de création : 28 février 2023 | Rédaction : Equipe VITIREPERE-PNPP