Edito

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Éditorial sur le projet Vitirepere-Pnpp.

Avec bientôt 300 vignerons et acteurs liés à la viticulture, rencontrés à l’échelle des vignobles de France, en Suisse, en Allemagne, une constante se dessine depuis le début des projets REPERE et continue avec le projet Vitirepere-pnpp. Tous, en voyant des chercheurs arriver attendent que l’on fasse des expériences dans leurs vignes. Nous comprenons bien cela. Pourtant, vous imaginez bien que c’est impossible pour des raisons d’échelle, de climats, de cépages, de conduites…. Mais, fondamentalement, pourquoi ne pas faire ces expériences ? Surtout parce que l’on n’a pas vraiment pris le temps de poser les questions. Or, la recherche commence avec la construction de questions, mais ces questions sont posées par les chercheurs et dans leurs laboratoires. La recherche-action-participative REPERE s’attache, elle, à construire les questions avec tous et sur le terrain. Notre expérience nous a montré que bien souvent les questions que les gens se posent sur une même problématique sont très différentes, souvent marquées par des points de vue différents, et parfois des désaccords. La construction d’un consensus collectif sur une question est vraiment une étape clef de nos recherches. Une fois cette étape accomplie, tous ont envie de réaliser un projet, leur projet, jusqu’au bout, en produisant à la fois des connaissances scientifiques et des résultats applicables dans les vignes.

A ce jour, qu’y a – t – il dans notre malle de voyage ? Un trésor ! Vos savoirs d’expérience sur une bonne dizaine de PNPP utilisées, avec souvent plus d’une dizaine de protocoles pour chacune, parfois aussi plus de 10 principes actifs invoqués pour chacune. Du coup, on comprend encore mieux qu’il est trop tôt pour poser des questions. Par contre, il est d’abord important d’étudier cette complexité, et de nous entraider pour préciser les choses. Il s’agit aussi de valoriser la complexité de vos discours, de vos raisonnements, et il y a, là aussi, une richesse collective. Il nous faudra tout relier. C’est l’enjeu de l’atelier national auquel vous serez invités, justement pour y élaborer des fiches consensus pour chaque PNPP. Et dans celles-ci, il y aura le fruit de notre réflexion collective à tous, un protocole standard, des spécificités, et les connaissances de la science mises à jour sur le sujet. Seulement à ce moment-là, les questions qui importent vont se construire collectivement ! Au-delà de cette synthèse, il y a aussi l’enjeu de donner une voie d’entrée et donner envie à ceux qui veulent utiliser des PNPP. En attendant, nombre de viticulteurs s’interrogent et s’inquiètent d’un passage sans suite de notre équipe …Vous aurez compris, en lisant cet éditorial, et les carnets de voyage, que nous ne sommes pas partis. Oh que non ! D’ici à décembre 2024 - février 2025, période pressentie pour l’atelier national, nous attendrons des signes de vous, des messages, des questions et des suggestions, et vous en aurez de nous.